Platine vinyl Technics SL-1210 mkII

1°) Présentation générale :

La SL-1210 mk II est une platine vinyl très connue dans le monde DJ, c'est en effet un appareil avant tout dirigé vers ce type d'utilisation, cela dit, comme on va le voir c'est une excellente platine qui est bien supérieure à de très nombreux modèles dits "audiophiles".

On trouve un article très complet à son sujet sur Wikipédia (taper : "technics SL-1200".

La SL-1210 mkII est la version noire de la SL-1200 mkII, sa fabrication a commencé en octobre 1972 pour cesser en 2010 (avec la version mkVI). La production à repris en 2014.

Il s'agit d'un très bel appareil, très très solide, avec une électronique de pilotage excellente et une bonne ergonomie.

Spécifications constructeur :

a) Partie mécanique :

Cette platine n'est pas suspendue par un système de contre-platine, l'amortissement se fait par les quatre pieds. On trouve un châssis en aluminium injecté anodisé noir ou argent qui va recevoir l'ensemble du bras, le palier d'axe du plateau, l'électronique et les commande. Sous ce châssis, de façon à avoir un appareil lourd, on a une masse de zamac qui épouse les forme du châssis. Par dessus cette masse : une enveloppe en caoutchouc semi-rigide qui protège ainsi tout le dessous.

C'est très très bien fait. On remarque la qualité du mécanisme du bras (en particulier le système de réglage en hauteur), le constructeur (qui est en fait Panasonic) n'a pas lésiné sur la qualité, on est assez surpris par le système de poteau rétractable entièrement en métal usiné permettant l'éclairage du plateau ainsi que sur la robustesse globale (très grand nombre de vis), on est pas à l'économie du tout !

L'entraînement est direct (pas de courroie). Le couvercle est monté sur charnières.

La documentation technique est de très très grande qualité et permet une maintenance précise et fiable.

b) Partie électronique :

C'est remarquablement bien fait ! Technics a utilisé des CI spécialisés fait maison : AN6680, AN6675 et AN6682. C'est un système asservi à PLL avec un oscillateur à quartz (!), tout est intégré.

Le principe général est le même que sur les lecteur de disquettes des vieux ordinateur avec un aimant en forme de cylindre évidé et trois enroulements pilotés.

On trouve de nombreux condensateurs chimiques, en grande majorité du Panasonic, du Elna et du Nichicon mais aussi du TK (marque chinoise de basse qualité).

Tout est regroupé sur un PCB de qualité avec une excellente sérigraphie, tout est bien dimensionné.

Un stroboscope commandé en interne (et pas à partir du signal secteur comme très souvent) permet de régler de façon très précise la vitesse de rotation grâce à un potentiomètre linéaire de très bonne facture.

Y a rien à redire !

2°) Problème à la réception :

Pas vraiment de pbs particulier sauf l'éclairage de table en panne.

3°) Recherche des causes et dépannage :

L'éclairage tungstène sera remplacé par une LED HL blanche.

Compte tenu de l'âge de l'appareil un changement de tous les condensateurs chimiques sera effectué.

La mécanique sera nettoyée, la bague de réglage du hauteur du bras sera débloquée.

Le bras sera réglé en fonction de la cellule montée. A noter à ce sujet que le couvre plateau d'origine doit être conservé, sinon on arrive vite en butée basse pour le réglage de hauteur, surtout si on utilise une cellule pas très haute et dépourvue de cales.

4°) Le dépannage en images :

a) Electronique :

Rien de particulier : c'est du recapage classique. On peut quand même constater que c'est vraiment bien fait !

b) Mécanique :

On commence par le dessous :

Retrait des pieds.

Toutes les vis sont à enlever, elles tiennent la protection caoutchouc.

Une fois la protection enlevée, on arrive sur la masse en zamac (en gris très sombre sur l'image.

On voit en haut à gauche le fond de la base du bras. Au premier plan au milieu le système d'éclairage télescopique.

Une fois la masse enlevée, on a le châssis. A gauche on voit bien le PCB du potentiomètre de réglage de vitesse, à droite le petit PCB qui supporte les boutons de sélection vitesse.

C'est vraiment bien fait !

La dépose du bras se fait relativement facilement.

Une belle mécanique ! Tout est très bien fixé, usiné...

La bague qui permet de régler la hauteur du bras. C'est très bien fabriqué avec un pas gauche large au centre et un pas droit fin en externe, on peut ainsi régler la hauteur de l'ensemble du support bras de façon précise, un système de blocage (avec un petit levier !) évite un éventuel déréglage.

Là aussi c'est vraiment du beau travail d'usinage sur laiton.

Le système télescopique d'éclairage est tout à fait étonnant :

Là aussi tout est usiné à la machine outil (tour et fraiseuse) c'est pas de la pièce injectée !

On voit en bas le poteau qui porte l'éclairage (qui se fait à travers le trou oblong) en alu, en haut à gauche le puits dans lequel descend le poteau (position rétracté). A droite la pièce laiton fait la jonction entre le ressort et le poteau.

Le mécanisme de déblocage/blocage (qu'on ne voit pas bien ici) est très intelligent.

Après nettoyage du poteau (très oxydé) on met une LED HL blanche dedans bien orientée (c'est pas facile...).

On remonte l'ensemble poteau/pied avec la gaine et les deux fils d'alimentation.

La base sans le mécanisme de blocage/déblocage. On voit que le haut du puits est très oxydé (c'est superficiel). Le puits est mis en force et serti dans la plaque, il est donc impossible de le sortir pour le nettoyer correctement (au tour par ex), on laisse donc comme ça, ça ne gêne en rien le bon fonctionnement de l'ensemble.

Le mécanisme remonté avec la plaque du blocage/déblocage bien visible sous la plaque principale, le poteau alu en position "sorti", l'inter d'extinction/allumage de l'éclairage en bas du puits.

Le support d'axe se dépose très facilement, on peut ainsi le nettoyer et le lubrifier. Là aussi bel usinage avec alésage...

L'ensemble OFF/ON sélection de vitesse.

Le châssis entièrement nu après nettoyage.

Le transformateur... monté sur silentblocs !

L'ensemble remonté... Tous les condensateurs chimiques ont été changés avec mise en place de Nichicon VR 85 et 105 °C.

Le couvercle de protection de l'électronique en place. Il ne reste plus qu'à mettre le plateau et le porte cellule.

Le stroboscope, très très bien fait : gros points immobiles on est à la vitesse normale, petits point du haut immobiles on est à + 6 % de la v nominale, petits point rangée de dessous immobile : + 3,3 % de la vitesse nominale, petit point rangée du bas immobile : - 3,3 % de la vitesse nominale.

A l'appui STOP un système de freinage électronique permet un arrêt presque instantané du plateau (ce qui n'est pas simple à faire vu le moment d'inertie en jeu !).

5°) Essais et réglages :

Les différent réglage : hauteur bras, balance horizontale, droite gauche, force d'appui et antiskatting ont été faits comme il se doit.

Les essais : un 33 t et on écoute sur un pré-ampli ou un ampli avec une entrée phono qui va bien :).

6°) Bilan :

Très belle platine, c'est vraiment du solide sans être bourrin : le bras est léger et les réglage se font très bien. L'électronique de pilotage est excellente. Le système de mat rétractable pour éclairé le plateau est original et très bien fait.

Seul minuscule bémol : le plateau n'étant pas très épais, on est vite à fond en bas dans le réglage de hauteur du bras...