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Lecteur CD Philips CD104

1°) Présentation générale :

le CD104 fait partie des premiers lecteurs CD commercialisés pour le grand public, c'est le successeur des CD100 et 101 avec une présentation complètement revue et un système de chargement par tiroir, l'électronique a également été fiabilisée.

Cet appareil est aujourd'hui une vraie pièce de collection : sa mécanique CDM1 entièrement en métal, son électronique très faiblement intégrée (par rapport à ce qui sera fait une dizaine d'années plus tard), son châssis entièrement en aluminium injecté, sont vraiment d'un autre âge, mais témoignent vraiment bien du soin mis dans la réalisation de ces premiers lecteurs de CD.

Cet appareil était vendu à l'époque 4300 FF.

Un point mérite d'être souligné : le CD104 évoluera en CD304 en 1984 par ajout de télécommande, et cet ensemble sera repris tel quel par McIntosh dans le MCD7000, avec une marge de... 23.000FF puisque le CD304 était à 5000FF et le MCD à 29.500FF...

 

a) Partie mécanique :

l'appareil est construit sur un vrai châssis en aluminium injecté en une pièce. Tous les éléments : mécanique, PCB, façade, capot... viennent se fixer dessus par vissage. C'est très impressionnant!

La mécanique de lecture est une CDM1 :

Le moteur central est un brushless CC. Le déplacement du bras se fait par un système galvanométrique : des bobines sont placées dans un champ magnétique constant, en fonction du courant passant dans ces bobines, celles-ci vont créer un champ fixe qui va modifier l'équilibre des champs du sator et du rotor (qui comporte aussi des aimants) et provoquer la rotation du rotor.

Le bloc optique est un monofaisceau avec cible à quatre photodiodes. A noter qu'il est rarissime que ce bloc (et en particulier la diode laser) soit en défaut.

L'actuateur est classique.

Le tiroir est entièrement en aluminium.

Cette mécanique CDM1 est remarquable sur deux points :

- son silence (lié au déplacement du bloc optique par moteur radial),

- la robustesse de sa diode laser.

On trouve souvent sur le net la remarque selon laquelle le fait qu'elle soit entièrement en métal soit un gage de qualité... c'est faux : en particulier la lourdeur considérable du tiroir et le mécansime qui le maintient provoquent une usure importante de la courroie d'entraînement qu'il faut très souvent changer lors des révisions. Une mécanique en plastique sera nettement moins sujette à ce type de pb sans pour autant avoir un son moins bon, par contre c'est un fait indiscutable que les blocs optiques montés sur les mécaniques plastiques ont une longévité inférieure à celle des blocs montés sur platine métal... encore que on peut se poser la question de savoir quels types de disques a été lu dans chaque cas : les CD gravés par des particuliers usent beaucoup plus les diodes laser que les CD originaux, or à l'époque du CD104 il n'y avait pas de graveur dispo pour les particuliers...

Il n'est pas possible de rentrer ici dans les détails du fonctionnement de cette merveilleuse technologie qu'était le CD laser, c'est beaucoup trop long et complexe. Pour ceux et celles qui seraient intéressées, on peut conseiller :

- ce site : http://vintage-audio-laser.com/La-technique-du-lecteur-CD-page-1
 le travail réalisé est remarquable : c'est très complet et didactique avec beaucoup de figures et d'exemples.

- La consultation des Services Manual de Philips, par ex ceux du CD104 et du CD40-50 (pour voir l'évolution de la technique!

- La consultation de l'ouvrage : Les lecteurs optiques laser -Du standard au traitement numérique- de Gérard Laurent ed Dunod 1997

 

Pour en revenir à la partie mécanique de cet appareil, on peut noter une belle façade en aluminium qui était disponible en deux livrées : une noire et une argentée.

 

b) Partie électrique :

l'alimentation est bien pensée avec de nombreux régulateurs du type LM78XX ou 79XX, le radiateur de refroidissement est très largement dimensionné.

Là aussi il n'est pas possible de rentrer dans les détails du fonctionnement. On peut simplement dire que toute la partie servo utilise pas moins de neuf CI (dans les années 2000 sur des lecteurs portables on sera à deux ou trois CI), que la partie décodeur utilise six CI (SAA7010, 7020 et 7000 en particulier), là aussi on ira vers une intégration telle qu'un seul circuit sera utilisé sur des lecteurs portables. Enfin que la partie filtre et signal analogique utilise un SAA7030, deux CNA TDA1540 à 14bit, et deux NE5532 en ampli OP de sortie (amplis excellents au demeurant).

Il n'y a pas de télécommande.

 

 

2°) Problèmes à la réception :

la lecture est impossible : l'afficheur erratique, pas de démarrage de la focalisation. Le tiroir ne va pas jusqu'en fin de course à la fermeture.

 

 

3°) Recherche des causes et dépannage :

sur un appareil de cet âge on peut déjà changer tous les condensateurs chimiques, se sera fait. La conception des PCB pose un problème : il existe de nombreux ponts de soudure entre le plan de masse sur la face composants et le plan cuivre côté soudure, ces ponts (griplets) ont tendance à s'oxyder et à créer des mauvais contacts, c'est un point très connu sur tous les PCB Philips de ce type ; la réparation va donc consister à enlever les ponts et à refaire de nouveaux avec des pattes de composants coupées.

Compte tenu de certaines traces de chauffe, deux diodes seront changées sur le PCB d'alim, ainsi que tous les régulateurs.

Le problème de non rentrée complète du tiroir est lié simplement à l'usure de la courroie entre moteur et engrenage, le driver et une résistance brûlée (lié justement au fonctionnement prolongé du moteur dont la poulie patinait désespérement) seront changés.

 

 

4°) Le dépannage en images :
l'appareil est d'abord entièrement démonté, puis l'alimentation est refaite.

Alimentation refaite, pointés en vert les condensateurs neufs, en jaune les régulateurs de tension et en violet les deux diodes de redressement (on remarque un tout petit peu les traces de chauffe au niveau du PCB) à leur endroit. Le fil correspond à la sortie audio.

 

Remontage du transformateur et de l'alimentation refaite. Le châssis est une très belle pièce de fonderie! On peu voir les quatres patins amortisseurs de vibration sur lequels vient se fixer la mécanique CDM1.

 

La mécanique CDM1, on voit parfaitement l'arc de cercle correspondant au système à déplacement radial. Aucune intervention n'a été faite dessus.

 

La partie supérieure de la mécanique : le tiroir et le palet presseur.

 

Même chose mais vu de dessous, on voit très bien le tiroir ajouré en arc de cercle, ainsi que le moteur de sortie et entrée (en haut à gauche). L'ensemble a été graissé et la courroie changée.

 

Il y a un petit PCB autour du moteur central et du moteur radial, il comporte des condensateurs qu'il faut également changer : ici pointés en vert.

On voit très très bien le moteur radial (entouré en rouge) et le moteur de rotation CD (entouré en bleu), ainsi que les nappes souples qui vont au moteur radial et au bloc optique.

 

PCB de commande du tiroir. Pointé en violet l'unique condensateur (changé), en vert le CI de commande du moteur (interface de puissance) (changé), la résistance pointée en bleue est également neuve (elle remplace une résistance ayant chauffée du fait du problème de patinage de la courroie d'entraînement). Pointé en rouge le switch de fin de course.

 

La carte analogique avec pointé en vert les condo neufs, et entourés en rouge les via en cours de réfection.

Gros plan sur le trou d'un via (griplet) sur la carte traitement numérique. En fait il s'agit d'un pont entre plan de masse (très bien visible ici) et piste côté soudure. Pour faire le pont Philips mettait une sort de très petit rivet écrasé aux deux extrémités et soudé.

Pour bien faire, il faut enlever la soudure, défaire le via, mettre une patte de composant coupée et souder proprement.

Autre vue des via en cours de réfection, la patte sera évidemment coupée!

 

Vue du dessous une fois la mécanique et la carte logique remontées :

- 1 : PCB alim

- 2 : PCB analogique

- 3 : moteur d'entraînement du CD

- 4 : transfo d'alim.

Côté pile maintenant : la carte logique (décodage, servo), qui se place au-dessus de la carte analogique.

Vue rapprochée du PCB de contrôle du moteur de tiroir. On voit assez bien le switch de fin de course et l'extrémité du doigt qui vient l'actionner pour indiquer que le tiroir est bien rentré.

 

Le plastique devant l'afficheur demandait à être nettoyé, il faut donc déposer la façade et défaire les PCB (deux condensateurs doivent être remplacés à ce niveau). On voit au-dessus de la fenêtre six touches de commandes côté switch.

 

Vue supérieure de l'appareil remonté :

- 1 : PCB de contrôle moteur tiroir

- 2 : palet presseur (il y a un CD dans le lecteur)

- 3 : carte logique

- 4 : moteur de rentrée/sortie du tiroir

- 5 : PCB de gestion afficahe et interface commandes.

 

 

5°) Bilan :

le CD104 est un très bel appareil pour l'amateur de technique HiFi vintage, c'est un vrai délice sur le plan électronique. Bien sûr il est aujourd'hui complètement dépassé, mais il reste le plaisir de voir ce genre de réalisation très soignée qui vraiment date d'une autre époque... Un tel objet coûterait une fortune à fabriquer aujourd'hui.

Pour le reste ça marche très bien, c'est agréable, ça sonne bien.

 

 

6°) Statut :

restitué à son propriétaire

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Informations ici