Filtre enceintes Martin Logan Sequel II

1°) Présentation générale :

L'ensemble (ou plutôt les ensembles) électronique ici présenté est un filtre avec alimentation destiné à un panneau électroacoustique Martin-Logan Sequel II.

Pour produire un son il faut faire naître une onde de pression dans l'air, il existe pour cela plusieurs techniques : la plus classique consiste à faire se déplacer une membrane grâce à une sorte de piston constitué d'une bobine plongée dans un champ magnétique : la bobine est parcourue par un courant et donc se déplace dans le champ (force de Laplace). Une autre technique va utiliser de très très long rubans très fins placés dans un champ électrostatique intense et modulé par une tension variable (issue évidemment de l'ampli), c'est cette dernière qui est utilisé dans les panneaux électrostatiques Sequel II.

Cette technique est en théorie très bonne (très grande rapidité de déplacement, pas d'inertie. Dans le réel, c'est autre chose ! La réponse ne fréquence n'est pas linéaire, il faut donc un filtre, la réponse sur les basses fréquence est mauvaise, il faut donc toujours en plus un HP de basses, l'impédance en entrée est très faible et très très fortement selfique, il faut en effet un transfo avec un point milieu au secondaire pour séparer les sorties de l'ampli du circuit haute-tension :

Le rendement est très très mauvais, ce qui fait qu'il faut de très grands panneaux pour avoir de la puissance.

Tout ceci fait qu'il faut des amplificateurs très puissants pour piloter ce genre de transducteur.

Remarque : ce système ne doit pas être confondu avec les HP à rubans dans lesquels le ruban est plongé dans un champ magnétique et est parcouru lui-même par le signal (système Magnepan™).

L'électronique associe ici deux platines pour chaque panneau : l'alim HT (visible ci-dessus à gauche), un PCB supportant filtre passe-bas pour le woofer et filtre passe-haut, et à côté le transfo d'isolement.

2°) Problèmes à la réception :

Le propriétaire indique une forte dissymétrie de réponse en fréquence entre les deux panneaux.

Le test est très difficile à faire, il faut prendre beaucoup de précautions sous peine de faire sauter l'amplificateur qui charge les filtres. On obtient alors des courbes de réponse en fréquence qui n'ont pas grande valeur dans l'absolu (il faudrait avoir la charge de connectée), mais qui permettent de voir s'il y a bien une différence de réponse entre les deux filtres.

On voit ici très bien cette différence de réponse !

3°) Recherche des causes et dépannage :

La carte en défaut avait plusieurs défauts, en particulier une résistance de puissance très fatiguée et des soudures oxydées. Le dépannage va consister à refaire toutes les soudures (après dépose des composants à changer), à changer les résistance de puissance non cémentées, ainsi que les condensateurs BP. Les condensateurs à films d'origine seront repris.

4°) Le dépannage en images :

PCB côté pile débarrassé de tous les composants (sauf résistances cémentées radiateur).

PCB côté face débarrassé de tous les composants.

PCB côté face après restauration. La valeur 300 µF en BP Monacord n'étant pas dispo, on a monté deux 150 µF en parallèle.

On voit le transfo d'isolement en haut à droite.

PCB côté pile après restauration.

On remarque globalement la taille des résistances de puissance... il s'agit toujours de résistance de puissance (voir de forte puissance), ceci est lié à la nécessité d'avoir un fort courant au primaire du transfo pour récupérer un bon signal au secondaire.

Test de validation de la réparation :

Les deux cartes ont bien maintenant la même réponse en fréquence.

5°) Bilan :

Electronique intéressante sur le principe, mais pas facile du tout à tester ! C'est bien fait avec de bons composants, après compte tenu de l'ancienneté il faut revoir les chimiques et, ici, les soudures.

6°) Statut :

Restitués à leur propriétaire.