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1°) Présentation générale :
Le TA-F445R est un petit intégré de la marque Sony, fabriqué entre 1990 et 1995, son prix devait être aux environs de 1000 FF (sans certitude), on trouve très peu d'informations sur cet appareil. D'une façon générale les appareils Sony de cette époque sont délaissés et ont une cote très faible, ceci est tout à fait injustifié car ce sont tous d'excellents appareils. On verra que celui-ci ne fait pas exception !
C'est un push-pull classe AB à MOSFET ce qui est relativement rare.
Caractéristiques constructeur :
- Puissance : 2 x 50 WRMS continus power de 20 Hz à 20 kHz sous 8 Ohms
- Sensibilité :
Phono (MM) : 2,5 mV
Autres entrées : 150 mV
- SNR :
PHONO : 75 dB
Autres entrées : 100 dB
- Bruit résiduel : < 170 µV (pondéré A)
- DHT : 0,025 % à 10 WRMS
- DIM (SMPTE) : 0,025 % à 10 WRMS
- BP : 7 Hz - 50 kHz +/- 0, 3 dB
On voit donc que c'est un excellent petit appareil en particulier en terme de SNR et de BP.
a) Partie mécanique :
C'est très bien fait : un châssis en U et couvercle également. Une façade et contre-façade (en alu anodisé noir) clipsée. Tout est facilement démontable grâce à de nombreux connecteurs et vis : les sous-ensembles sont fixés à part les uns des autres.
b) Partie électronique :
La aussi c'est très très bien pensé. Un PCB vertical avec connecteur regroupe toutes les entrées et amplification RIAA et sélection électronique. On a toutes les entrées classiques avec une Phono (MM). La partie phono n'est pas extraordinaire : c'est de l'intégré (NJR 5218) tout simple.
On trouve après toute la partie pré-amplification avec correction de tonalité, circuit de télécommande tempo, commande d'entrées, loudness, etc. sur une grande platine placée à la vertical juste derrière la façade. Le potentiomètre de volume est motorisé et vient s'enficher via un petit PCB sur cette platine principale, la télécommande est également intégrer sur cette grande platine. Il y a une possibilité d'interconection avec d'autres appareils de la marque via le BUS EON. Ce qui est remarquable c'est que toutes ces fonctions sont gérer par une seule puce développée par SONY : IMP47C200B, c'est à ce genre de "détail" qu'on voit si on a affaire à un bon constructeur ou pas : SONY n'hésitait pas à développer des circuits spécifiques pour ses produits !
La partie puissance est très bien faite : tout est regroupé sur une platine très facile à défaire. L'entrée se fait sur une paire différentielle intégrée 2SA979 (!) qui charge un miroir de courant et est alimentée par un générateur à courant comprenant un bipolaire et un FET. C'est très très bien fait !
On passe ensuite sur l'amplification en tension classique avec un bias asservi en température via le multiplicateur de Vbe, puis on attaque via deux drivers les deux MOSFET complémentaires : 2SJ200Y et 2SK1529Y. Il y a un réseau de CR classique qui va sur la paire différentielle d'entrée.
Petit détail amusant : SONY a installé sur le multiplicateur de Vbe une LED, ceci est bien pratique pour le dépannage !
L'étage est protégé par un µPC1237 (classique) qui réalise aussi la protection des HP par relais.
On trouve enfin un commutateur d'HP (OFF, A, B, A+B).
Les alim sont classiques : filtrées pour la puissance et régulées et filtrées pour tout le reste. On trouve bien évidemment l'habituelle alim de veille puisque l'appareil est télécommandable.
Bref : un schéma parfait : simple et éprouvé et qui donne de très bon résultats.
Le seul petit bémol est que SONY a utilisé à certains endroits des condensateurs pas terribles (JAMICON), il est probable d'ailleurs que la panne constatée soit liée à ces composants.
2°) Problèmes à la réception :
Le propriétaire indique que l'appareil ne sort pas de la tempo ou alors au bout d'un temps très très long.
Lors de la première utilisation, rien n'est constaté et tout fonctionne. Il est probable que le fait que cet ampli soit resté très longtemps non utilisé ait permis une sorte de cicatrisation de condo faiblards.
3°) Recherche des causes et dépannage :
Le pb décrit fait très fortement penser à un condensateur défectueux, il sera donc procédé à un changement de cinq condensateurs intervenant dans la sortie de la veille. Un nettoyage global sera effectué en particulier au niveau des potentiomètres qui crachaient beaucoup.
Afin de bien montrer la qualité de fabrication un démontage complet est présenté ci-dessous, ceci permet de comparer avec des appareils contemporains vendus très chers (ici) et qui n'arrivent pas à la cheville de ce type de réalisation.
4°) Le dépannage en images :
Châssis avec juste le transfo d'alimentation de marche.
Le bel ensemble de PCB qui se trouvent derrière la contre-façade. C'est très intelligemment fait : il y a des connecteurs partout, le PCB avec le potentiomètre motorisé vient s'enficher sur la platine principale, de même avec celui portant les témoins lumineux (en haut).
Trois petits condensateurs ont remplacés à ce niveau, et les potentiomètres nettoyés.
La contre-façade avec ses PCB remontés.
Vue de la face avant de la contre-façade, tout est parfaitement fixé et se démonte très facilement.
C'est sur cette contre-façade que vient se clipser la façade.
Contre-façade reposée sur le châssis.
On peut maintenant reposer la partie ampli de puissance. Quelques soudures ont été reprises à ce niveau, sinon rien de particulier. Là aussi on voit combien c'était bien fait : un gros radiateur (à comparer avec ça).
Mise en place du borniers HP et de la platine de veille (en bas à droite). Petite intervention sur cette platine : changement de deux condo et réfection de soudures.
Le PCB arrière avec les entrées, le sélecteur électronique statique et la partie RIAA (en haut à gauche).
Une fois le PCB d'entrée reposé (un simple connecteur enfichable sur la platine de puissance), on repose la face arrière et on branche tous les connecteurs. La petite prise en bas à droite des sorties HP correspond au BUS EON.
On repose la façade (qui avait bien besoin d'un nettoyage) et l'appareil est quasi fini : il ne reste que les boutons qui eux aussi ont été nettoyés.
On voit, via ce démontage quasi complet, ce qu'est un appareil bien conçu aussi bien sur la plan théorique que pratique : tout se défait facilement et se remet en place parfaitement et les raccords électriques se font très facilement via nappes et connecteurs. Rem : si l'on doit intervenir uniquement sur la carte de puissance une trappe est découpée sur la fond et permet d'accéder très facilement au PCB.
5°) Réglages et essais :
Les seuls réglages sont ceux des deux bias, ils étaient réglés beaucoup trop fort et induisaient un échauffement exagéré au repos.
Les essais ont surtout portés sur la sortie de la veille (arrêt, mise en route, débranchement, reprise de la procédure, et de nouveau après avoir laissé l'appareil sous tension plus de 24 h).
Des essais très simples avec GBF et charges ohmiques pures, puis musique sur enceintes durant plusieurs heures montrent qu'il n'y a aucun problème à ce niveau.
6°) Bilan :
Pour des raisons obscures les amplis SONY de cette génération sont fortement délaissés et ont une cote ridicule, alors qu'il s'agit comme on le voit ici d'excellents appareils. SONY est le co-inventeur avec Philips du CD ceci prouve bien que cette entreprise a d'excellents ingénieurs qui savent faire de la recherche et du développement et mettre au point d'excellents produits.
Ce petit ampli est un très bon appareil, sans doute un peu limité en terme de puissance (il ne doit pas pouvoir supporter longtemps du 2 x 50 W sinus averadge continus power), mais peut très bien piloter des enceintes à moyen ou faible rendement pour sonoriser une pièce pas immense.