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Amplificateur Rega Mira 1

1°) Présentation générale :

Appareil britanique construit entre 1995 et 1997, des évolutions suivront avec les Mira 2 et 3 (2006)

Il comporte une télécommande.

Très peu de données techniques (très difficiles à trouver sur Internet), et le fabricant ne répond ni aux mails ni aux courriers postaux...

Il fait 2x60 W sous 8 ohms.

La partie amplification est pratiquement la même sur les Mira 1, 2 et 3, malheureusement même pour ces deux derniers modèles, la documentation technique est très pauvre : pas de bande passante, de slew-rate, de rapport S/N, de distortion (DHT et à fortiori DIM)...

 

a) partie mécanique :

comme souvent avec les ampli anglais on a des choix mécanique curieux : ici le boîtier est fait de deux coques en aluminium injecté qui sont identiques (c'est très bien pensé) et servent de radiateur, les borniers sont de très bonne facture, les boutons et la sérigraphie aussi.L'assemblage utilise des vis BTR. Au global un aspect très sobre, et une construction de qualité.

 

b) partie électrique :

entrées : 1 phono (MM), 1 tuner, 1 CD, 2 AUX, 1 TAPE, 1 processor.

Sorties : 1 TAPE-out, 1 pré-ampli, 4 bornes pour deux paires d'enceintes

Fonctions : choix sources (avec indication par led), volume, aucun réglage de tonalité, mute. Une télécommande très simple et agréable, conserve toute ces fonctions.

Connectique : toutes en face arrière, toutes les entrées/sorties sont en RCA femelle, les borniers enceintes permettent soit la connexion directe (fil écrasé) ou par une fiche bannane. Une prise de masse. Le cordon d'alimentation est sans terre (appareil de class II).

Electronique :

la correction RIAA est et l'amplification phono sont  assurées par deux NE5534 la pré-préamplification est sans doute assurée par des TL072 (des JRC en fait), ce n'est pas évident... il y a aussi un NE5534 dont j'ignore le rôle...

La sélection des sources est mécanique, le rotacteur est couplé à un moteur pour permettre la télécommande.

Le contrôle de volume est réalisé par un potentiomètre double également couplé à un moteur.

L'amplificateur de puissance est entièrement en composants discrets bipolaires (15 par canal - dont deux de puissance-). C'est certainement un push-pul classe AB polarisé assez fort (ça chauffe au repos). L'architecture  est du type complémentaire.

Côté alimentation : classique pont + condensateurs pour la BT de puissance ; la basse tension est régulée par un 78XX + transistor ballast sur la ligne + et un 79XX + transistor ballast sur la ligne -

 

La protection des sorties HP est assurée par un classique TA7317P couplé à un relais, on a donc une protection court-circuit, fuite CC, et courant excessif.

A l'allumage une tempo évite le "clok" dans les enceintes.

 

Les composant sont de très bonne qualité : que des résistances film métallique de précision, condensateurs Sprague-Goodman, transistors de puissance Sanken, Philips, Fairchild...

 

Par contre il y a des problèmes au niveau du circuit imprimé : soudures de qualité très limite, et surtout certaines pistes qui alimentent les transistors drivers des transistors de puissance, sont trop fines et se décollent avec la chaleur.

Les drivers chauffent trop : ils n'ont pas de radiateur, ce n'est pas du tout une bonne chose compte tenu de la quasi absence de ventilation interne! Les condensateurs de filtrage pour les lignes de faible puissance sont sous dimensionnés.

 

Un point qui mérite d'être signalé, car c'est tout de même assez piquant : l'étage de puissance et la préamplification n'ont pratiquement pas bougé entre le Mira 1 et le Mira 3. Le Mira 3 est donc un Mira 1 avec sélection et contrôle du volume numériques, et pas grand chose de plus... On voit cela assez bien sur une vidéo américaine montrant l'intérieur d'un Rega Mira 3

disponible ici : http://www.youtube.com/watch?v=zFQI750SAmo .

 

 

2°) Problèmes à la réception :

l'amplificateur s'allume, mais le son est très très faible voir inexistant sur une voie. 

 

 

3°) Recherches des causes et dépannage :

un contrôle au multimètre indique que les tension d'alim sont OK, et qu' il n'y a pas de dérive en continu.

Une injection directe du signal BF à l'entrée de l'étage de puissance du canal muet montre que celui-ci fonctionne à peu près correctement. Le problème est donc en amont. Après avoir beaucoup cherché je comprends que plusieurs soudures sont sèches. En regardant de plus près le circuit, il apparaît que de nombreuses soudures sont ternes.

Toutes les soudures du PCB seront refaites.

 

Une fois ce point acquis, l'ampli marche à faible volume, mais présente une très forte distorsion sur le canal qui était HS. Après vérification des transistors de puissance, je constate que l'un des deux est complètement hors caractéristiques. Les deux transistors seront changés ainsi que les drivers.

Les drivers du canal fonctionnel seront aussi changés car ces transistors chauffent beaucoup, les condensateurs de découplage des lignes des ampli de puissance seront également remplacés.

 

Un essai de la télécommande montre que le sélecteur se bloque en position basse (AUX2), et que lors du rallumage il part vers le bas en force puis s'arrête. Il y a un problème de repère de cette position par l'électronique de commande du moteur. Le problème sera réglé par un bon nettoyage du sélecteur de source qui comporte des contacts repères.

Le potentiomètre de volume ne sera pas nettoyé : il ne crache pas et l'expérience m'a montré qu'il n'est pas toujours recommandé de nettoyer des potentiomètres qui n'en ont pas besoin!

Une fois tout cela fait l'ampli remarche parfaitement.

 

Améliorations :

- les condensateurs de filtrage seront tous remplacés avec augmentation de la capacité : 4 x 4700µF, 4 x 2200µF au lieu de 4 x 1000µf et 2 x 220µF au lieu de 2 x 100µF ;

- augmentation de la section des pistes situées sous les transistors générateurs de courant ;

- mise en place des petits carrés de mousse antistatic sur le plancher du boîtier au niveau des pistes des drivers de façon à éviter tout décollement ;

- ajout de petite plaque d'aluminium sur les transistors drivers de façon à améliorer fortement la dissipation thermique.

 

 

4°) Le dépannage en images :

Vue générale du circuit après dépose des condensateur de filtrage et des deux Sanken du canal HS.

1 : emplacement des huit condensateurs de filtrage de l'alimentation de puissance ;

2 et 3 : emplacement des deux Sanken de sortie ;

4 : moteur du potentiomètre de volume ;

5 : moteur du sélecteur de sources ;

6 : les deux NE5534 de la section ampli-correction RIAA ;

7 : les radiateurs des régulateurs et transistors ballast de l'alimentation faible puissance.

 

Gros plan sur la partie RIAA et line out (?). En haut les deux NE5534 de la section Phono.

En bas un JRC072 et un NE5534, au milieu un JRC 072. N'ayant pas le schéma, je ne peux préciser le rôle de chacun de ces composants :( .

 

Gros plan sur la sélection des sources avec son moteur.

 

Le sélecteur de sources avec la tige qui le relie au bouton en façade. En dessous les résistances stabilisatrices d'émetteur de l'étage de puissance et les deux Sanken OK.

 

L'ensemble platine de télécommande et transfo, au centre le petit PCB qui porte les fusibles et le contact A/M.

Les deux coques du boîtier, absolument identiques si ce n'est que celle de droite est celle du dessous et comporte donc des tarraudages pour la fixation du transfo, de PCB de télécommande, contact A/M, et PCB général. Les petits carrés jaunes sont des morceaux d'isolant électriques/conducteur thermiques qui se place sous les Sanken, de façon à assurer un bon contact entre la semelle et le boîtier (celui-ci faisant office de radiateur).

 

La face avant et la platine du récepteur télécommande. Les fils qui vont vers les boutons servent à alimenter les diodes se trouvant sur le repère de position (c'est d'un fort bel effet).

 

La face arrière avec les entrées et sorties BF.

 

Les huit condensateurs et les six transistors qui seront remplacés. Ces transistors chauffent beaucoup, ils seront munis de radiateurs.

 

Une fois la face inférieure nettoyée, remis en place de la plaque isolante, du transfo et des platines télécommande et contact A/M.

 

Le dessous du PCB principal après réfection de TOUTES les soudures et passage au vernis de protection (d'où un aspect assez mat). Les pastilles rouges correspondent à des zones où seront soudé des câbles (alimentation, et masse), afin que ces points ne doivent pas recevoir de vernis, je colle une petite pastille dessus avant vernissage à la bombe.

 

La zone du PBC la plus abimée : j'ai dû refaire des pistes en soudant des section de pattes de composants car les pistes se décollaient!!

 

Les trois transistors munis de leur petit dissipateur. Deux d'entre eux sont les drivers des transistors de puissance. Le troisième au fond doit être un générateur de courant.

 

Vue générale après remontage de tous les éléments

Cerclés:

- en rouge : les huit condensateurs neufs de l'alim de puissance ;

- en vert : trois des six radiateurs ajoutés (un seul canal cerclé) ;

- en orange : les deux condensateurs neufs de l'alimentation des étages de préamplification ;

- en bleu : deux des quatre condensateurs de découplage remplacés (un seul canal cerclé).

 


5°) Remarque :

Un point faible de cet appareil réside dans le sélecteur de source (rotacteur avec moteur de commande pour télécommande). Il est parfois obligatoire de le déposer , ce qui n'est pas une mince affaire compte tenu du nombre de pattes et surtout de la piètre qualité du PCB (les pistes tiennent très mal).

 

Suite à la prise en charge de deux Rega Mira 1 (donc à commutation d'entrées électromécanique), quelques photos supplémentaires concernant la rénovation de ce rotacteur :

Le rotacteur ouvert avec dépose des galettes et ouverture de ces dernières. Si on veut faire un bon travail de nettoyage, il est obligatoire d'ouvrir les galettes.

 

Galettes déposées et prêtes à être remises en place.

 

Galettes remises en place ainsi que l'axe de commande.

 

C'est assez fastidieux, mais le résultat est là !

 

 

 

6°) Essais et mesures :

Les essais sont faits avec sinus sous 8 ohms et musique pendant quelques heures.

 

a) Bruit résiduel :

On est à 294 µV pour la voie la plus bruyante, c'est (très) bon.


b) DHT ET SNR :

à 5 WRMS :

Fréquence (kHz)

1

5

10

20

DHT (%)

0,053

0,033

0,018

0,017

SNR (dBc)

91,06

91,10

90,88

90,11

Spectres associés :


à 15 WRMS :

Fréquence (kHz)

1

5

10

20

DHT (%)

0,103

0,068

0,036

0,014

SNR (dBc)

96,33

96,06

96,32

95,53

Spectres associés :

Les valeurs de distorsion sont toutes très très inférieures au seuil de perception de l'oreille humaine  (0,5 %)

L'étude comparative des spectres à 5 et 15 WRMS est intéressante :

On voit très bien qu'il y a deux parties dans le spectre produit par l'appareil :

- une première qui est en-deçà du fondamental et qui correspond à une distorsion provenant des circuits en amont de l'amplification de puissance, elle augmente de façon quasi homotétique avec la puissance (les deux premiers spectres à 5 WRMS sont plus étalés car réalisés sur une fenêtre de 20 kHz, contre 50 kHz pour les suivants).

- une seconde qui est au-delà (ou très proche du fondamental) et qui correspond à l'amplification de puissance.

On voit aussi un peut de distorsion d'intermodulation autour du fondamental à 15 WRMS.


Le SNR est compris entre 90 et 96 dBc, c'est (très) bon pour un ampli de puissance.


c) SlewRate :

Etant donné qu'il est très dangereux de mesurer le SlewRate avec un carré à la limite de l'écrêtage, on extrapole à partir d'une puissance nettement plus faible (ici 5 WRMS), pour cette puissance on est à 0,8 V/µs, on peut donner estimer le SlewRate à 1-1,5 V/µS, ce qui est est bon.


d) BP à - 3 dB :

On a une petite descente vers les aigües mais vraiment très très faible, et pour 20,18 kHz d'étendue c'est une très bonne BP à - 3 dB.

 

 

 

7°) Bilan :

On peut regretter la faiblesse des pistes du PCB (en particulier au niveau des transistors générateurs de courants qui chauffent beaucoup).

Pour le reste c'est bien fait avec des composants de bonne qualité. Le rotacteur de sélection de source est un peu fragile.

Globalement un bon petit amplificateur avec un look peu commun.

 

 

 

8°) Quelques remarques sur les amplificateurs REGA :

On peut classer les amplificateurs Rega en quatre grandes classes :

- intégré de type Brio

- intégrés de type Mira

- intégrés de type Elicit

- de puissance

La gamme Brio est le plus bas de gamme, c'est du Mira fortement bridé.

La gamme Mira reprend depuis plus de trente ans exactement les mêmes étages de puissance et de pré-amplification. Les changements apportés au cours du temps sont :

- commutation par CI des entrées et potentiomètre de volume commandé par roue codeuse (mais le potentiomètre reste un "motorisé") à partir du Mira 2

- commutation par CI des entrées et potentiomètre entièrement numérique à partir du Mira 3

Tous ces changements apportent un gain uniquement en terme de tenue dans le temps (et encore), la commande numérique de volume n'est pas forcément un gain sur le plan sonore.

La gamme Elicit est la plus évoluée et la plus puissante.

Les produit avec le "R" sont des produits quasiment identiques aux produits plus anciens de la marque mais réalisé en partie en techno CMS.

 

Au global on peut donc dire que rester sur du Mira 1 est un très bon choix !!

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